Des exemples de matrices à jardiner collectivement

A la suite de John Commons et d’Elinor Ostrom qui ont défini des faisceaux de droits pour les communs, la Contributive Commons propose d’élargir le principe en définissant un commun autour de 4 faisceaux principaux :

  • Faisceau de qualités : l’essence  du commun, sa fonction sociale, les contours de la ressource gérée
  • Faisceau de valeurs : les valeurs politiques, morales, sociales, écologiques, artistiques portées par la communauté
  • Faisceau de droits : les règles de propriété, accès, passage, usage, modification, aliénation, partage,…
  • Faisceau de richesses : l’organisation pratique de la réciprocité, les modes de rétribution, de transactions, de gestion financière, de redistribution, de partenariats,…

Voici quelques exemples de matrices qui pourraient aider à définir le commun, tant au niveau d’un label que de son code social.

Faisceau de qualités

Les qualités d’un commun sont les caractéristiques principales de la ressource gérée (informationnel, tangible,…), son statut juridique (collectif informel, association, coopérative, entreprise, etc…), et la nature de la ressource mise en commun (biens, connaissances, pratiques,…).

Faisceau de valeurs

Le choix d’un type de gouvernance fait partie intégrante d’un projet global énoncé dans une série de valeurs considérées comme importantes et fondatrices pour la communauté, mais aussi mises en oeuvre dans les pratiques : la responsabilité commune ou les intérêts communs que la communauté entend préserver, son rapport à la nature, à l’art, à la formation, à la technologie, au partage, etc.

Faisceau de droits

Pour chaque commun, on peut définir les droits d’accès, passage, usage, modification, etc…, la répartition de ces droits auprès des différentes catégories de contributeurs (usagers, partenaires, acteurs privés et publics…) et les conditions de modification de ces droits.

Faisceau de richesses

Les externalités du commun sont prises en compte dans une matrice de richesses clairement établie. Il s’agit donc ici de formaliser les types de richesses reconnues par le commun (monétaires ou non), ses sources de financement, et comment il entend gérer leurs flux en fonction des différentes catégories de contributeurs, sous la forme de contrats de réciprocité ou de matrice de réciprocité (incluant possiblement le partage, le don et la gratuité) ainsi qu’une description de la redistribution des flux en interne.